Sunshine State!!

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« Envoye dans l’lit, maudite chanceuse ! »

Léo Lespérance (Rémy Girard) qui lance cette phrase à son épouse, Ginette (Pauline Lapointe) dans le film La Florida

Aucun contexte avec le texte qui suit à part qu’on est des genre de snowbirds mais cette phrase me fait trop rire et je devais trouver une façon de la ploguer quelque part. Vu que notre objectif est la Floride… ben c’est ça. Voilà c’est fait, on peut passer aux choses sérieuses.

Lundi 18 novembre. Encore une journée pluvieuse et froide sur la Pungo River. Le vent s’est un peu calmé. On se lève avant le lever du soleil, ce qui sera pas mal notre quotidien pour les jours à venir. Avec un réveille-matin. Je vous ai déjà parlé de mon amour des réveille-matin… Mais là ce n’est pas pareil, nous sommes en mission.

En mission Floride le plus vite possible. Sauvons-nous du froid, du nord, de l’humidité et de l’eau verte/noire. Nous avons élaboré un planning serré. Aujourd’hui, direction Moorehead City ce qui représente environ 65 miles nautiques (toute la journée de clarté). Ce soir après les 10 heures de navigation, nous irons faire l’épicerie pour 2 semaines, ce qui est le temps que nous estimons pour arriver à West Palm Beach ou Fort Lauderdale, sans s’arrêter.

Ensuite, je devrai faire le lavage et Marc-André devra s’occuper de diverses tâches sur le bateau, dont mettre du diesel et de l’eau. On doit être reparti à 11h le lendemain pour respecter notre plan de match. On l’a écrit pour cocher les journées au fur et à mesure, ça aide à visualiser et garder le cap.

Alors on lève l’ancre et on est juste contents de partir de Pungo River. C’est une navigation monotone, on ne voit pas le soleil. Fluffy a l’air de se demander pourquoi on a décidé de tenter cette aventure. Après tout, on lui a promis de la chaleur. Pauvre chien. De plus, on croise plusieurs bateaux échoués, vestige d’un ouragan, ce qui ne remonte pas tellement le moral.

Mais bon, on arrive à Moorehead City, on s’amarre à un quai. Non pas un quai, un genre de demi quai avec un gros pilier en bois devant, sur lequel il faut que tu attaches le devant de ton bateau. J’ai oublié de le prendre en photo (ou je n’ai pas eu le temps ou l’énergie) mais voici ce que ça a l’air:

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WTF

Qui a pensé à ce système-la? Je suis certaine qu’il y a une raison mais bon…. encore aujourd’hui on se demande comment j’ai pu attacher l’amarre sur le poteau sans qu’on accroche le bateau très gros et très cher que nous avions comme voisin. Il faut dire que le Capitaine est venu à la rescousse rapidement.

On maintient le cap sur notre plan de match, donc malgré la grosse journée de navigation, on prend l’auto de courtoisie de la marina pour aller souper et ensuite faire l’épicerie. On est tellement brûlés en revenant au bateau que nous rangeons juste les produits frais dans le frigo et le congélateur portative Dometic. Le reste attendra au lendemain.

Le lendemain, le cadran sonne à 6h30 pour aller faire…. du lavage…. Merveilleux début de journée qui s’annonce encore très grise. À la buanderie de la marina, on croise deux québécois qui ont fait une traversée dans l’Atlantique Nord et qui en ont eu pour leur argent. Vagues de 10 mètres, leur électricité et instruments ont été hors service (pendant la traversée au plus mauvais du temps), voile déchirée, etc… Finalement, notre histoire de radar c’était rien du tout comparé à ça. En plus, leur projet est de se rendre au Costa Rica pour Noël (!!!) Projet beaucoup plus ambitieux que le nôtre. Bref, j’expédie le lavage, Marc-André fait ses tâches et on quitte vers 10h30 à destination d’un ancrage dans un bassin à proximité d’une base militaire (Camp Lejeune). Des dauphins accompagnent de temps à autre notre route.

Le lendemain, après une nuit sans histoire (on le regrette presque car nous avons lu que parfois des plongeurs de l’armée sont venus s’exercer à côté des bateaux et aussi qu’il y a exercices avec des hélicoptères), on repart au lever du soleil. Une magnifique journée s’annonce et nous voyons enfin le soleil. On pensait qu’il était disparu du ciel. Nous avons aussi le plaisir de voir plusieurs dauphins s’amuser pendant que le soleil se lève sur un ciel rose, ce qui en fait un spectacle tellement spectaculaire qu’on en oublie de prendre des photos.

Fluffy n’avait pas fait ses besoins le matin avant de partir, elle non plus n’est pas trop fonctionnelle lorsqu’il faut se lever dans la noirceur et le froid… Alors plus tard en matinée, elle nous regarde avec des grands yeux, signe qu’il fallait qu’elle y aille. En navigation et lorsque nous ne pouvons débarquer, nous lui avons appris à faire ses besoins sur un tapis gazon situé sur le devant du bateau (voir photo précédente). Elle n’aime pas particulièrement ça mais ça fonctionne bien avec le Capitaine. Avec moi, parfois elle s’assoit sur le tapis gazon et me fait sa face de caniche à tête de cochon, ce qui veut dire qu’elle ne le fera pas, donc le résultat est variable selon l’humeur de Fluffy. Le Capitaine ralentit et j’amène Fluffy en avant. Tout se passe bien, elle se prépare à faire pipi et tout à coup je vois une nageoire au loin. Un dauphin nous a vu et s’approche du bateau. Il sort de l’eau en expirant… de l’eau et juste à côté de Fluffy qui ne s’était rendue compte de rien jusqu’à date. Je n’ai jamais vu un chien faire un saut pareil, j’en braille encore de rire.

Sinon la journée se déroule sans rien de spécial sauf qu’il y a du trafic sur la ICW, on respecte le plan de match d’environ 60 miles nautiques et nous allons nous ancrer dans Tina’s Pocket, tout près de l’océan, d’où nous pouvons admirer un beau coucher de soleil.

21 novembre, encore la même chose, on se lève avant le soleil, on prépare le bateau et on lève l’ancre pour une autre journée d’environ 60 miles nautiques jusqu’à un ancrage situé dans la Waccamaw River. Bonne nouvelle, aujourd’hui on sera en Caroline du Sud. On progresse tel que le plan de match. Il fait beau, journée de navigation ou il n’y a rien de particulier à signaler. Le soir on met l’ancre dans une baie de la magnifique Waccamaw River. On dirait un mélange de la forêt du Québec avec de la mousse dans les arbres, il y a même des couleurs. La diversité des paysages dans la ICW nous surprend de jour en jour. Quelque fois tu navigues en voyant la mer tout près et quelques heures après tu es dans les bayous ou une réplique de la forêt québécoise.

22 novembre, je me réveille un peu brûlée et le Capitaine m’offre de retourner me coucher. Je fais donc la grasse matinée jusqu’à 8h30 après avoir levé l’ancre. Encore une navigation d’environ 60 miles nautiques. Nous voyons pour la première fois une barge de « dredging », c’est une barge connectée sur un tuyau qui pompe le sable accumulée dans la ICW vers les côtés afin d’éviter que les bateaux s’échouent sur les hauts fonds dans de l’eau pas assez profonde. La ICW est un canal creusé par l’homme et il doit y avoir un entretien constant par la U.S. Army Corps of Engineers. Le procédé est quand même impressionnant.

Ce soir on s’ancre dans Graham Creek (mile statutaire 439) mais dans le courant de la journée, on s’inquiète un peu du lendemain car des forts vents sont prévus pour les prochains jours et l’ancrage que nous avons prévu n’est pas très protégé. On passe beaucoup de temps à faire des recherches mais il n’y a rien d’intéressant au niveau des ancrages au millage ou nous serons rendus demain (mile statutaire 511), soit en Géorgie. On arrive à l’ancrage, on soupe, on regarde encore les options d’ancrage pour demain et on se couche à 7 heures, brûlés, sans avoir trouvé quelque chose de satisfaisant.

Le lendemain, comme à l’habitude le cadran sonne avant le lever du soleil. On prépare le bateau et on prévoit arrêter vers 9h00 à la marina de Isle of Palms qui est sur le chemin afin de faire le plein d’eau et de diesel et faire faire les besoins de Fluffy sur la terre ferme. Le rythme de navigation soutenu commence à nous rattraper (particulièrement Fluffy et moi), il fait encore assez froid. Le dockmaster (responsable des quais) de Isle of Palms discute avec nous de notre trajet et nous parle de Charleston, qui est tout près. Il nous dit que nous ne devons absolument pas passer à côté de cette ville, qui est très belle et pleine d’histoire. Il nous indique qu’il y a une marina à Charleston (sur notre chemin) et qu’on devrait s’y arrêter. Nous lui demandons quelle est la distance à partir de Isle of Palms, ce à quoi il dit environ 10-15 minutes de taxi. Marc-André me regarde et me demande si je veux rester à la marina (vu qu’on est déjà arrêté) afin de visiter Charleston et se protéger des vents pour les deux prochains jours. Si je veux? Heu mets-en! En plus, j’avais envie de visiter Charleston depuis super longtemps et j’étais déçue de ne pas pouvoir vu l’horaire serré auquel nous devons nous tenir.

On s’amarre à notre quai, l’équipage est content de se dégourdir les jambes et les pattes (Fluffy est particulièrement contente de voir du vrai gazon), après plusieurs jours sur le bateau. Isle of Palms porte bien son nom, on voit des palmiers en quantité.

On prend ensuite un Uber jusqu’à Charleston. On passe une superbe journée assez bien remplie! On visite un peu la Ville, nous sommes charmés par ses maisons pastels et son architecture. Plusieurs maisons ont le porche dans la cour intérieure, ce qui est caractéristique de Charleston.

La faim et la soif se font rapidement sentir alors nous allons dîner au Fleet Landing restaurant, qui est un excellent restaurant de fruits de mer ou les locaux vont manger. Ensuite, nous allons visiter le musée de Fort Sumter qui a été déterminant dans la Guerre de Sécession et ensuite nous allons à l’aquarium qui est un des plus beaux en Amérique du Nord. Quelle belle journée.

Question de rester dans le thème de la journée, nous allons souper au Raw Bar 167, ou nous dégustons des huîtres et des tacos de poisson.

24 novembre, une fenêtre météo fort prometteuse pour un passage en mer se dessine pour le 25-26 novembre. La mer s’annonce calme avec un peu de vent. Va-t’on oser se lancer à nouveau dans l’Atlantique Nord après une première expérience rock’n roll? On se dit qu’il est préférable de se remettre en selle le plus vite possible et vu qu’on n’a pas particulièrement envie de voir la Georgie, ses marécages et ses hauts fonds, on décide de faire un saut de 30 heures en mer afin de se rendre à Fernandina Beach (mile statutaire 716) en Floride. On prépare donc le bateau pour la traversée et on fait des repas simples, à l’avance, que nous avons juste à réchauffer durant le passage.

On part donc le 25 novembre de bon matin. On s’assure de prendre nos médicaments contre le mal de mer au cas ou AVANT de partir (on nous ne la fera pas 2 fois). On fait des quarts de 2 heures chacun et il ne se passe rien sauf dans la nuit près de l’inlet de Savannah ou il y a beaucoup de trafic maritime, genre des gros porte-conteneurs (heureusement c’était le quart du Capitaine). Superbe traversée de 30 heures, la mer est calme c’est comme un lac. Nous pouvons maintenant respirer car nous sommes enfin rendus en Floride. Welcome to the Sunshine State!

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