Objectif Nassau pour Noël, Part 1

27 novembre. Débutons par faire une analogie avec le hockey, à partir de maintenant, il faut « se présenter su’a glace à chaque game » si on veut arriver à notre objectif d’être à Nassau pour Noël. Question que notre visite du 28 décembre ne soit pas obligée de changer son vol de Nassau à Fort Lauderdale…. Ce qui veut dire que chaque jour qui sera navigable, on devra naviguer même si cela n’est pas totalement idéal.

On part de Fernandina Beach (c’est pas super inspirant et il y a une de ces odeur quand on se lève vu les usines à proximité…) tôt le matin afin de se rendre à St. Augustine (mile statutaire 777.8), n’oublions pas qu’il faut se rendre au mile statutaire 1063 qui correspond à Fort Lauderdale. Nous avons environ 55 miles nautiques à faire aujourd’hui. C’est de plus en plus beau et devinez quoi, il fait plus chaud. Enfin. On peut enlever nos bas de laine et nos manteau. Ils sont presque devenus une deuxième peau. On a comme peur de s’en séparer, on dirait que c’est irréel et que le froid, l’humidité et l’eau verte/brune seront de retour. Mais non, l’effet du Gulf Stream se fait sentir. On arrive à St.Augustine, nous avons réservé (Merci à Catamaran Ti’Ama) une boule d’ancrage de la Ville afin de s’y promener et d’y souper. En arrivant, quel choc. La beauté de cette Ville, qui est aussi la plus vieille des États-Unis, a une architecture incroyable datant de l’époque coloniale. Le passé espagnol de St.Augustine est très bien préservé et cette Ville vaut clairement d’y passer quelques jours si le temps vous le permet. En plus, les lumières de Noël sont illuminées et c’est spectaculaire. Les gens se promènent en calèche et chantent des cantiques de Noël (ha oui c’est vrai Noël c’est bientôt…). Hé boy, c’est presque trop pour l’équipage du Air Cool qui n’est plus habitué à tant d’action. Mais on est tellement contents!

Nous allons souper dans un petit resto sur une artère touristique. Notre seul critère est qu’il y ait de la bière froide et une terrasse car Fluffy nous accompagne. On tombe sur un resto pub irlandais?/anglais?/espagnol? En tout cas, mettons que la ligne directrice n’était pas claire mais ça répondait à tous nos critères. En plus ils servent des frites avec de la sauce brune et du fromage qui fond… Ça vous dit quelque chose? On n’y croit pas, on est sur la terrasse d’un restaurant, il fait chaud, on est habillé en été et en plus on mange une réinterprétation de la poutine. WOW!!

Le lendemain, départ tôt pour Daytona Beach(mile statutaire 830), nous devons faire environ 50 miles nautiques aujourd’hui. Nous arrivons vers 16h à notre ancrage de Daytona Beach. C’est Thanksgiving aujourd’hui alors c’est congé pour tout le monde. Un liveaboard (quelqu’un qui vit dans son bateau, en Floride il y en a) vient près de notre bateau. Il se cherchait un party mais on n’est pas le bon public car on part tôt demain. Autre élément notable à mentionner, lorsque Marc-André va aux toilettes cette nuit-là, il me réveille tout énervé pour que je vienne voir ce qu’il y avait dedans. Moi, clairement méfiante en plus d’être endormie (comment ça peut être une bonne nouvelle de se faire réveiller en pleine nuit pour ça…surtout avec le passé récent du bateau à Sandy Hook?), je me lève à contrecoeur pour constater qu’il y a de la bioluminescence dans la toilette!!! Petite précision technique, la toilette prend l’eau dehors pour aller dans la cuvette pour ensuite aller vers le réservoir septique. J’étais triste pour la bioluminescence qui a fini comme ça. Pis en plus je l’ai dit à voix haute. Parfois, le Capitaine doit se dire que le voyage sera bien long…

29 novembre, direction Cocoa Beach (mile statutaire 897), encore environ 60 miles nautiques à faire. Nous mettons l’ancre, soupons et dormons, brûlés.

30 novembre, on a réservé un quai à la marina municipale de Vero Beach (mile statutaire 951) pour 1 semaine afin de préparer le bateau et notre approvisionnement pour les Bahamas!!!! Yesss ça roule. Au chaud ça va toujours mieux. Vero Beach, aussi appelé Velcro Beach pour les navigateurs, est reconnue pour son hospitalité, ses plages et les commodités pour l’approvisionnement et la préparation à la traversée. Certains navigateurs y restent et ne traversent jamais aux Bahamas. Aussi, cette marina est relativement abordable (environ 400$ US/semaine) versus si nous descendons plus au sud, ou le tout peut avoisiner les 3,50$-4$ du pied/jour, souvent pour un minimum de 40 pieds.

On arrive à quai (super difficile avec le courant et un ponton qui nous coupe le chemin, bravo Capitaine) et on va dîner dans un resto en bord de plage (ma demande spéciale). Nous voyons notre première plage de sable blanc de près.

Première semaine de décembre. On fait des courses dans genre 1000 magasins pour combler la liste de ce qui nous manque pour les Bahamas. Tout y coûte plus cher (si tu le trouves) car cela arrive par bateau alors on essaie d’acheter tout ce que l’on peut aux USA. La Floride est tout de même la reine des centres d’achats alors… on en profite. Équipement de pêche, plongée, bateau, photographie, téléphone satellite et autres achats reportés depuis notre départ en septembre dernier.

On va aussi voir notre famille. Jacynthe et Michel, la tante et l’oncle de M-A, ont une maison à Boynton Beach et nous avons le plaisir de passer quelques jours avec eux. On a un échéancier serré (ils sont à la retraite mais ils ont un agenda de premier ministre ;-), car ils partent en croisière le 7 décembre et on peut juste arriver le 5. On passe du bon temps avec eux et aussi avec les très sympathiques Danye et René, dont on a la surprise qu’ils lisent notre blog, et Hollie et Jim, avec qui Jacynthe et Michel partent en croisière. Comme Jim et Hollie sont américains et qu’ils ne parlent pas français, on pratique notre anglais qui est tellement plus fluide après quelques verres de rouge, surtout pour Michel…

Ensuite, de retour sur le Air Cool, nous devons ranger nos épiceries de sec et de frais. Pour le sec, nous sommes allés au Wal-Mart (par 2 fois) et pour le frais à au Publix à Vero Beach en fin de journée le 7 décembre après le vétérinaire de Fluffy à Boynton Beach.

Ouin… C’est compliqué (mais faisable) apporter son chien avec soi dans un autre pays. Pour les Bahamas, elle doit avoir tous les vaccins exigés en plus d’être immunisé contre la rage. Nous avions fait traduire toutes les preuves des vaccins du Québec en anglais, que j’ai envoyé à l’avance chez le véto américain (que nous devons voir 48h avant de traverser au Bahamas). Lorsque nous arrivons chez le véto, ils sont super professionnels mais il me manque un document exigé par les Bahamas, que j’avais mentionné dans mon courriel au véto américain. Ils nous le signent mais ensuite, je remarque que les dates de vaccination sur le certificat international ne correspondent pas (les dates et mois sont inversés) vu le système québécois et américain de date qui sont différents. Morale de l’histoire pour les navigateurs, informez-vous super bien et re-vérifiez tout. C’est quand même une étape stressante, en plus du reste de la préparation et de la traversée à venir. Faites-vous des listes à l’avance par ordre de priorité et cochez au fur et à mesure. Ça aide à garder une certaine santé mentale.

Pour en revenir l’approvisionnement du bateau, il y a quelque chose d’un peu particulier à faire avant de mettre les denrées de sec dans le bateau (cannage et autres..). Ouin… faut idéalement que tu laves tes cannes et que tu décolles les étiquettes et aussi que tu enlèves le plus de carton possible du bateau. Vous devinez pourquoi? Ben… les coquerelles aiment bien la colle des cannages et des emballages et y pondent leurs oeufs dans les entrepôts. Fak dans quelques semaines, alors que tu vivras la vie rêvée bien méritée aux Bahamas, sous le soleil avec la plage et les palmiers, il se peut que tu aies la charmante surprise d’une belle invasion d’amies indésirables dans ton bateau. Nous avons eu une expérience récente sur un de nos lieux de travail, qui me restera dans la tête pour toujours (et à plusieurs d’entre vous, mais tout particulièrement dans celle de mon amie Marie-Claude) avec ce genre d’amies indésirables et je peux vous dire que nous avons fait la maximum pour limiter les risques sur le Air Cool. J’ai aussi acheté des pièges à coque…, à mettre sur votre liste d’achats amis navigateurs, parce que vaut mieux être prêts.

Après la mission Coque…, il faut que tu stockes tout ça dans ton bateau. Avec un peu d’imagination, tu en rentres des affaires dans un bateau de 35 pieds!

Une fois l’approvisionnement complété et le chien qui a ses documents officiels… Ça devient bel et bien réel, on attend maintenant notre fenêtre météo pour traverser aux Bahamas! Wow, après tout cela, il semble qu’on va y arriver.

Du dimanche le 8 au mardi 10 décembre, on descend la ICW jusqu’à Fort Lauderdale ou on prendra le « Inlet » de Port Everglades (le même que les gros bateaux de croisière) afin de traverser aux Bahamas. Plus on descend vers Fort Lauderdale, plus les maisons (et les bateaux) sont impressionnants. Pas de doute nous sommes bel et bien en Floride. Le moral est au plus haut, l’équipage est content et a hâte d’être aux Bahamas.

La dernière journée, pour le trajet de Boca Raton à Lake Sylvia ou nous allons attendre notre fenêtre météo, on a environ une vingtaine de ponts à faire lever avec des horaires. Il faut toujours s’arranger pour se « timer » avec les ponts sinon tu es pris à attendre devant afin que l’opérateur le lève à l’heure prévue et il y a beaucoup de courant et de trafic, en plus que la ICW n’est pas large. Alors sois tu ralentis entre les ponts, ce qui allonge encore ta journée, ou bien comme dirait le Capitaine, tu « tords » la poignée. On aime de moins en moins pousser le moteur à bout car les dernières semaines, disons qu’on ne l’a pas lâché… Aujourd’hui encore il semble qu’on n’a pas le choix. Mais la chance nous a souri!

Ben oui, après le premier pont, on voit derrière nous deux petits bateaux de Sea Tow qui remorquent un gros bateau moteur. Le gars de Sea Tow nous appelle à la radio et nous dit que si nous le suivons, il fera lever tous les ponts à demande, vu qu’il n’est pas manœuvrable.

Alors nous avons eu une belle journée assez relax à le suivre, il a fait lever tous les ponts et nous n’avions pas à nous préoccuper de l’horaire. Nous sommes arrivés à notre ancrage de Lake Sylvia en avance sur notre horaire, ou nous avons pu préparer le bateau et se préparer mentalement à notre traversée de cette nuit car on doit partir vers 2 heures du matin pour les iles Bimini, notre port d’entrée aux Bahamas.

Nous avons un peu plus de 50 miles nautiques à faire pour se rendre à Alice Town à Bimini, mais la fenêtre météo est courte et s’annonce plus ou moins confortable. Il y aura des vents du Sud-est (ne jamais traverser le Gulfstream avec un vent du nord) d’environ 10-15 noeuds et il annonce 2-3 pieds de vague. On sera chanceux si on ouvre les voiles mais on ne voit pas d’autres fenêtres météo qui s’annoncent pour la semaine à venir et on préfère traverser maintenant alors que c’est navigable que qu’attendre une fenêtre météo idéale. De plus, c’est la première fois qu’on ne verra plus de terre dans cette traversée alors pour ma part, ça me stresse un peu. Le Capitaine pour sa part est bien relax.

Mais il ne se doutait pas des aventures qui attendaient l’équipage dans cette navigation… La suite dans la Part 2.

Lever de soleil après une nuit agitée dans l’Atlantique Nord

Un commentaire sur “Objectif Nassau pour Noël, Part 1

  1. Joyeux Noël !! C’est toujours un plaisir de te lire et de voir votre évolution Durant ce beau défi …ah la chaleur, Le Soleil, que vous êtes chanceux…oui..oui..il y a des défis partout….même dans le « triple » que vous faites ! J’ai toujours hâte à la prochaine fois ! Bonne navigation! ⛵️⛵️⛵️☀️🏝🏝

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