Paradise Found

« From space, the Bahamas is the most beautiful place on earth« 

Chris Hadfield, astronaute

Pas juste de l’espace, on peut vous le dire…. Par ou commencer? Nous vous écrivons ces lignes de George Town dans les Exumas, ou nous venons tout juste de faire extensionner notre visa qui expirait aujourd’hui le 11 mars 2020. Cela fait donc déjà trois mois que nous sommes aux Bahamas. Même si le début du séjour a été mouvementé, à partir de Noël c’est vraiment le début des vacances pour l’équipage du Air Cool.

Nos premiers matelots sont venus nous rejoindre le 28 décembre. Ma soeur Catherine, son chum David et mon frère Simon sont enfin arrivés. Nous les attendons à la Marina du Nassau Yacht Haven et je ne peux vous dire à quel point on est contents de se voir. On démarre en force car la météo ne nous permet pas de naviguer jusque dans les Exumas la première journée, alors on va faire la grosse épicerie vu qu’on a des bras de matelots et on va leur faire goûter leur première « conch salad » des Bahamas chez McKenzie’s près de la marina.

Nous avons bien hâte de partir de la marina car nous savons que nous n’avons plus qu’une navigation à faire afin d’être enfin dans les Exumas, soit le PARADIS.

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Le 30 décembre, c’est donc un départ pour une navigation d’environ 40 miles nautiques sur le Bank, direction Allan’s Cay, soit la fameuse Île aux iguanes. C’est environ 5-6 heures de navigation et il y a de la belle vague de 4 pieds assez courte. Pour nos matelots qui n’ont connu que le Lac Champlain, c’est quand même tout un baptême afin de devenir des vrais « salty sailors ». David et Simon adorent leur navigation tandis que Cath qui est déjà sujette au mal des transports en temps normal… a un peu le mal de mer.

Mais nous arrivons finalement à destination. L’eau et les paysages sont tellement beaux, nous sommes tous un peu sans mots. On dirait que c’est irréel et que c’est impossible que nous soyons tous ici ensemble à fêter le Jour de l’An 2020 et l’arrivée d’une nouvelle décennie. Mais que demander de plus de le fêter ici tout en chantant à tue-tête des chansons de la Bottine souriante?

Notre prochain arrêt est Highbourne Cay, aussi surnommée la Baie des Méga yachts. Pas un coup de coeur mais impressionnant de voir cette concentration de richesse dans une si petite baie.

Ensuite, un arrêt à Norman’s Cay ou il y a une épave d’avion d’un des associés de Pablo Escobar que nous allons observer en plongée en apnée, et nous avons fait une tentative ratée d’aller au mythique restaurant MacDuff’s, qui est malheureusement fermé cette seule journée de la semaine (un jeudi genre).

Nous nous rendons ensuite à Shroud Cay, ou d’autres Méga yachts sont ancrés. À cet endroit, nous allons faire la « dinghy route » c’est à dire naviguer avec le dinghy dans la mangrove au milieu des tortues! C’est aussi le début du Exuma Land and Sea Park, soit une réserve naturelle protégée des Bahamas depuis 1958 (https://www.bahamas.com/vendor/exuma-cays-land-sea-park) où pour le grand malheur des hommes de l’équipage, la pêche y est interdite. En effet, depuis que nous sommes arrivés dans les Exumas, une nouvelle passion (obsession?) voit le jour chez eux, la pêche sous toutes ses formes incluant la pêche sous-marine au harpon (sling).

Prochain arrêt, Warderick Wells qui est un lieu mythique pour tout navigateur qui se rend aux Bahamas. En effet, les équipages qui s’y rendent laissent une offrande à Neptune (normalement une plaque au nom de leur bateau) du haut de Boo-Boo Hill et demandent à celui-ci de les protéger durant leurs prochaines navigations. Les photos sont tellement belles que nous avons eu de la difficulté à choisir. Magnifique endroit.

Nous continuons toujours notre descente vers le sud. Vers le 5 janvier, nous demandons alors à nos matelots s’ils désirent vraiment se rendre à George Town qui était notre destination première ou bien arrêter à Staniel Cay et y reprendre l’avion pour Nassau car nous arrivons environ au tiers des Exumas. Voulant conserver un rythme plus relax parce qu’après tout c’est les vacances, nos matelots décident de repartir de Staniel Cay. Nous nous rendons tout près de Compass Cay, à l’Aquarium afin d’y faire de la plongée dans un récif de corail qui fait un effet de plonger dans un vrai Aquarium. Méga coup de coeur que cet endroit et pas besoin d’être un grand nageur pour profiter de cette plongée. Dès que tu entres dans l’eau, des centaines de poisson exotiques de toutes les sortes nagent autour de toi. C’est vraiment impressionnant. À côté, on l’a malheureusement découvert seulement après notre visite, il y a un magnifique banc de sable qui se découvre à marée basse. Tout près se trouve également le « Bubble bath », ou l’eau de la mer se déverse de l’autre côté des rochers afin d’y former une piscine naturelle

La destination d’après c’est Staniel Cay, où il y a les fameux cochons qui nagent dans l’eau. C’est un arrêt obligé car ici c’est annoncé partout mais entre vous et moi, passez vite et n’apportez pas de nourriture car c’est au risque et péril de vos doigts, comme j’en ai presque fait l’expérience. Laissez les autres touristes risquer leurs doigts et prenez vos photos après 😉

Staniel Cay c’est aussi l’endroit ou il y a le mythique Staniel Cay Yacht Club, qui a accueilli l’équipe de tournage du film de James Bond « Thunderball » (1965), vu la proximité de ladite grotte. Super belle ambiance et déco bord de plage vintage en plus d’une bonne « ice cold Kalik ».

Également, c’est dans ce secteur que nous voyons le plus de requins nourrice, qui passent sous le bateau, bien relax contrairement à l’équipage la première fois…

Visite sous le bateau… Mettons que ça te tente moins d’aller nager dans cette belle eau turquoise quand il est dans les parages

Après une manœuvre périlleuse du Air Cool et de son Capitaine, ou nous avons retenu notre respiration tellement la trajectoire était étroite, avec d’un côté un banc de sable et de l’autre un Méga yacht de plusieurs millions de dollars, nous nous rendons à un ancrage plus près de l’aéroport de Staniel Cay. Nos matelots nous quittent le 10 janvier à bord de Coucou Airline (Flamingo Airline), une compagnie locale qui dessert certaines iles des Bahamas) et qui est un très petit avion ou te sens très proche des pilotes jusqu’à l’atterrissage à Nassau. Pratiquement tous nos matelots ont du prendre ce genre d’avion pour venir nous voir, fallait qu’ils nous aiment hen!

Nous devons ensuite nous rendre tout au sud des Exumas, à Emerald Bay Marina à George Town, car Marc-André doit assister aux festivités du Super Bowl à Miami début février et comme le Air Cool, Fluffy et moi restons ici, nous voulions un endroit sécuritaire ou je n’aurais pas à déplacer le bateau en cas d’un coup de vent ou autre.

En descendant, nous faisons un arrêt à Black Point, petit village typique des Bahamas avec des maisons colorées et une magnifique plage et aussi une dame qui fait le meilleur pain au coconut que nous avons mangé de toute notre vie.

Par la suite, notre dernier arrêt avant George Town est Musha Cay, qui est magnifique également. Il n’est pas possible de débarquer sur la plage car c’est l’ile privée de David Copperfield. Si jamais ça vous tente de louer une habitation, les tarifs débutent à 57 000$ US la nuit. Si jamais vous en louez une, appelez-nous ça nous fera plaisir d’aller vous voir et de vous faire faire un tour sur le Air Cool http://www.mushacay.com/html5/#/home

Après une navigation en mer calme (??), une bonine plus tard et nous sommes rendus à George Town. Nous devons en effet nous réapprovisionner. Aux Bahamas, l’approvisionnement de produits frais est assez difficile car tu dépends du « mailboat » qui passe plus ou moins régulièrement selon la météo.

Une autre vie. Et si tu vas au marché trop tard dans la semaine, bien tu vas être quitte pour manger des cannages et faire preuve d’imagination. Comme aller chercher des langoustes chez la coiffeuse…

De plus, Fluffy adore courir sur la plage. Il ne faut jamais prononcer le mot B-A-L-L-E. On relaxe, on profite de la plage et du soleil.

Fluffy et sa B-A-L-L-E

Juste pour le plaisir, voici un des magnifiques coucher de soleil sur George Town.

Ben c’est ça…

Fin janvier arrivant, on doit se rendre à la Marina d’Emerald Bay afin que Marc parte pour Miami. On s’y rend par une journée très calme mais l’entrée de cette marina est assez épeurante merci. D’un côté tu as la falaise de roches et de l’autre côté un mur de ciment. Environ un bateau par année s’y échoue… Je n’ai pas de photos ou de vidéo de cette entrée car j’étais trop occupée à ne PAS faire de pipi nerveux et à répéter sans cesse à la marina à la radio que nous étions en approche sans réponse. Le Capitaine comme à l’habitude à réussi à nous rendre à bon port tout en surfant sur une vague… Ouf.

Mais la marina est super, en plus d’avoir la buanderie gratuite (Quand ça fait plus de 4 mois que tu vis sur ton voilier, tes priorités changent haha). J’ai hâte à ma semaine de vacances avec mon amie Julie qui s’est « sacrifiée » pour me tenir compagnie aux Bahamas pendant que Marc-André sera à Miami. On l’accueille et on va souper au Grand Isle Resort tout près de la marina. Et là, après souper on a LA conversation toilette que l’on doit avoir avec tous les nouveaux matelots invités sur le bateau…. Ça se résume à peu près à : Si tu ne l’as pas mangé avant, ça ne va pas dans la toilette. Les consignes sont claires et Julie comprend bien le tout, on fait des blagues là-dessus avant de dormir. Le lendemain matin, Marc-André quitte le bateau, un peu inquiet de me laisser seul avec la gestion du chien, du bateau, etc…. et il m’indique ou sont rangés les outils jute au cas. Je pars à rire et je lui dit que je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin d’outils. WELL…. Désolée Julie, je n’ai pas le choix de raconter…

Lorsqu’en revenant de la plage pour le 5@7, j’utilise la toilette, je trouve qu’elle fait un drôle de son. Je demande à Julie si elle a jeté son papier de toilette dedans aujourd’hui et elle me répond que pas du tout et que les consignes étaient claires. Parfait. On repart souper, je me dis que ça va sûrement s’arranger (ben oui…). On revient au bateau, il commence à être tard et je retourne au toilette. C’est pire. En plus du bruit inhabituel qui s’est accentué, l’eau de la cuvette revole hors de la toilette. WTF. Je demande à nouveau à Julie si elle a mis du papier. Elle est affirmative, elle n’a pas mis de papier et clairement elle trouve que je commence à faire une fixation avec cette histoire de toilette. Je flush, je flush… ça empire. Je lui dis qu’on dirait que quelque chose fait forcer le moteur. Je ne comprends pas, pis le Capitaine qui est parti ce matin et qui revient dans 1 semaine. Déjà qu’il a un traumatisme avec la toilette.

L’ILLUMINATION! Julie m’informe qu’elle a jeté un tamp** dans la toilette le matin même et que c’est peut-être ce qui cause le problème. Je respire profondément et lui dit qu’il y a des bonnes chances que ça soit la source du problème effectivement. On regarde des vidéos Youtube sur la façon de se sortir de cette situation. Il est rendu 1 heure du matin, on va se coucher car on ne peut rien faire là. Je ne me sens pas capable de gérer cette situation immédiatement. Pauvre Julie, elle n’a pas dormi de la nuit, je n’ai jamais vu une fille se sentir mal de même. C’est vraiment un automatisme de faire ce geste à la maison, ce qui ne pardonne pas sur un bateau…. Cela aurait pu arriver à n’importe qui. Respect pour Julie par contre car elle a assumé son erreur et c’est elle qui a défait le macérateur de la toilette afin de sortir son tamp** le lendemain.

La seule preuve que j’ai, vous remarquerez le sac poubelle et les gants bleus de chirurgien

Après coup on en a pleuré de rire, car à l’étonnement de tous et surtout du Capitaine qui l’a appris plus tard, tout fonctionnait après l’opération tamp**.

Pour le reste de la semaine, on a profité des superbes plages d’Emerald Bay, on s’est payés quelques bons restos et on a regardé le Super Bowl au bar du Grand Isle Resort en essayant d’apercevoir mon père et son meilleur ami dans l’assistance. GO Chiefs GO!

Julie a du quitter le Paradis et Marc-André a du revenir de Miami le 5 février, car nous avons d’autres matelots qui viennent nous rendre visite à partir du 7 jusqu’au 28 février.

Nous avons pendant le mois de février, essentiellement fait la chaîne des Exumas entre Warderick Wells et Black Point à partir de Staniel Cay afin de profiter au maximum de ce qui à notre avis, est le plus beau de cette région.

Nous avons pu partager ces merveilleux paysages et aussi notre passion de la voile avec nos proches. Nous avons vécu des moments privilégiés avec chacun et fait de la belle voile dans les eaux turquoises des Bahamas. Ces deux derniers mois ont été une parenthèse dans le temps sous le signe de l’amour et de l’amitié.

Merci à nos matelots, Cath, Dave, Simon, Julie, Marie-Claude, Deny, Jean-François, Isabelle, Maélie et Nathan pour ces moments extraordinaires passés ensemble. Vous revenez quand vous voulez, on vous aime xxx.

Nous avons aussi pu rencontrer des équipages très sympathiques de toutes les nationalités pendant toute cette période, que ça soit au bar du Scorpio’s à Black Point, à la buanderie locale ou sur la plage. C’est tellement enrichissant de pouvoir échanger de la vie quotidienne à bord autant que de politique avec des personnes d’horizon différents. Une mention spéciale aux équipages du Québec qui sont si nombreux que nous ne pourrions les nommer, qui nous ont accueilli comme si nous étions des amis de longue date, ce qui fait du bien quand tu es parti de chez toi depuis longtemps. En espérant vous revoir quelque part dans le monde!

Et finalement, pour couronner le tout, nous avons eu le bonheur de fêter notre vingtième anniversaire d’amour ensemble le 4 mars dernier.

20 ans d’amour! Cheers!

Par contre, les Exumas n’étaient qu’une pause dans notre aventure qui doit nous amener à Grenade pour l’été 2020. En effet, nous partons demain matin à destination de la République Dominicaine, ce qui représente plus de 400 miles nautiques de navigation ((environ 80 heures de navigation en mer en plus ou moins 2 semaines, sur fonds de Coronavirus, alors nous ne savons pas si une quarantaine nous attendra là-bas ou à Puerto Rico. Certainement d’autres aventures à venir dans les prochaines semaines….. Suspense.

Crédits photos Jean-François Rayle, Simon Patenaude et Deny Lavoie

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